Hollande vire à droite ?

En fait pour réaliser une bonne audience télévision lors d’une intervention, la recette est simple et efficace. Une histoire "glamour", quelques clichés volés et la France entière se retourne. Non pas que François Hollande se soit mis d’accord avec "Closer" pour en arriver là... mais le résultat est probant, 4 millions de spectateurs pour un discours politique donc à priori pas très sexy. C’est en fait tout le paradoxe de cette affaire "Julie Gayet", au lieu de mettre l’homme mal à l’aise, le Président s’est trouvé à l’occasion un vrai costume. Plus lent, plus précis, il apparait ainsi plus sérieux.

Que retiendra t’on de cette prestation ?

Sans doute le virage de François Hollande qui assume, pour la première fois semble t il, son positionnement "social libéral". On peut être d’accord ou pas sur ce positionnement mais il a l’avantage de la clarté. Du coup il force l’ensemble de la gauche à se positionner par rapport à cette majorité présidentielle qui jusqu’ici avait un contour assez flou. Il en fera peut être politiquement les frais " on ne sort de l’ambiguïté qu’a son détriment " disait en son temps le cardinal de Retz, mais il peut aussi réussir son pari politique. Se mettant au dessus des partis et surtout du PS il peut rassembler la nébuleuse qui navigue du centre gauche au centre droit. Il tient ainsi, pour l’instant, à l’œil son turbulent Ministre de l’intérieur qui rêvait de cette position et qui de fait va devoir maintenant ronger son frein.

Qu’est ce qui justifie ce que toute la presse décrit comme un nouveau positionnement ?

Sans doute avant tout, sa proposition de baisser les charges des entreprises de 15 milliards voire de 35 milliards s’il s’agit de la suppression totale des cotisations famille. Effet d’annonce ou stratégie élaborée, l’avenir nous le dira. Cette suppression peut avoir du sens dans la mesure ou de faire peser sur le travail la politique familiale du pays se discute. Elle peut se justifier si une autre assiette plus large comprenant tous les revenus est proposée. C’est là que le Président est maintenant attendu car si le pays peut accepter un changement dans son financement, il n’acceptera pas que la politique sociale de la France soit mise à bas.

François Hollande se voit aujourd’hui qualifié de Président social-libéral, va t-il pousser plus loin et faire éclater le qualificatif pour ne devenir qu’un Président libéral. Il y a fort à parier que sur ce terrain, il trouvera à droite bien plus crédible que lui et à gauche une autre main se lèvera.