Municipales 2014. Le Bigot lance le projet écolo demain

Le Télégramme 4 juin 2013

L’écologiste Daniel Le Bigot (Europe Écologie-Les Verts) posera, demain, à 20 h 30, à la MJC de Kerfeunteun, les premiers jalons d’un projet pour les municipales.

Qu’est-ce qui vous semble déterminant au moment de lancer le projet 2014 ?
Les gens qui viendront demain ne doivent pas se tromper. On va travailler sur un projet d’inspiration écologiste, mais pour le mettre en oeuvre, il nous faudra accepter des compromis avec nos partenaires de gauche. On se positionne pour une union avec la liste socialiste entre les deux tours. On n’est pas dans une stratégie de radicalisation, on n’ira pas chercher une union avec l’extrême gauche ou le Front de gauche pour dégager une majorité. Il nous faudra aussi imaginer un programme applicable dans la limite des moyens de la collectivité (90 M€ par an). Il faut avancer des idées innovantes, mais aussi être pragmatiques pour les réaliser. Il faut que l’on sache identifier quatre à cinq gros thèmes pour le développement de Quimper, de l’agglomération et de la Cornouaille, dans la continuité du mandat sortant. Par exemple, on va poursuivre le Plan transports, en l’améliorant à la marge.

Dans la continuité ?
On participe à une majorité municipale qui a mis plein de choses en oeuvre, y compris sous l’impulsion de notre groupe Kemper l’écologie à gauche. On a eu un mandat fécond, il suffit de regarder la ville en terme d’aménagement urbain, en centre-ville ou à Kermoysan. Nous avons aussi été très présents dans la politique petite enfance et scolaire. La puissance du groupe socialiste a cependant freiné certaines de nos ambitions. Nous n’avons pas été assez loin dans la politique énergétique. La Cornouaille a les atouts pour devenir une région d’excellence en matière de maîtrise et de production d’énergies, pour créer de nouveaux emplois dans ce domaine, qui concerne aussi l’habitat, tout en veillant à l’équilibre de ses milieux naturels. Car il s’agit bien de vivre ensemble sur un territoire. Nous n’avons pas été à la hauteur non plus sur la gestion écologique des déchets, surtout dans la ville, même si des choses ont avancé. Nous proposerons plus.

Le groupe KEG aborde-t-il soudé ce nouveau défi ?
La quasi-totalité des treize élus, à deux exceptions près, envisagent de s’impliquer dans l’élaboration du nouveau projet.

En 2008, 4.600 électeurs avaient voté pour la liste KEG au premier tour (16,8 %). Or le groupe local d’Europe Écologie Les Verts ne compte qu’une vingtaine d’adhérents : peu, pour lancer une dynamique de campagne !
Ce différentiel entre le vote et l’action de terrain est toujours décevant. La population est sensible aux questions écologiques, mais de là à s’investir dans une action politique, il y a un pas que très peu de gens franchissent. Regardez les 30-40 ans : beaucoup votent pour nous mais tardent à s’impliquer. Or c’est maintenant qu’ils doivent prendre la parole. C’est le sens de la réunion de mercredi.

Vous visez plus de 10 % en 2014. Un seuil impératif ?
C’est l’objectif bas pour peser politiquement et négocier un rassemblement dans de bonnes conditions. Le score crédibilise. Après il faut viser des compétences directes pour peser dans le débat. Ça a été notre erreur, en 2008, de choisir entre un mandat municipal ou communautaire.

Le temps de la désignation d’une tête de liste viendra. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je ne suis pas obsédé par l’idée de la mener. Je serai le premier d’EELV sur la liste, mais attendons de voir si des personnalités se dégagent, affirment des compétences. Une femme par exemple, mais elle ne pourra pas être issue d’EELV.

Recueilli par Bruno Salaün